Towerfall est un jeu de combat en arène en multijoueur local développé par Matt Thorson initialement sorti pour la Ouya en 2013, nous nous intéresserons pour notre part à Towerfall Ascension qui est la version améliorée sortie sur PS4 et PC. Ce jeu est devenu la référence en terme de jeu multijoueur local principalement car c’est lui qui a relancé la mode à une époque ou tous les jeux se concentrent sur le online. Je trouve ces initiatives de jeux rapprochant physiquement les joueurs très positive pour le futur du jeu vidéo et je vais décortiquer pour vous ce chef d’oeuvre qu’est Towerfall Ascension.
Le jeu possède une DA en pixel-art unique et tout son coeur gameplay repose sur une mécanique de jeu simple mais très bien développée: vous incarnez un archer et quand vous tirez une flèche vous devez la récupérer sous peine de ne plus pouvoir vous battre. Vous devez alors survivre dans une arène fermée au milieu d’autres archers et esquiver les pluies de flèches qui vont s’abattre sur vous tout en récupérant les bon power-ups pour vous imposer. Le jeu mise énormément sur l’ambiance qu’il crée durant une partie et sur sa courbe de progression qui est de type « easy to play hard to master », n’importe quel joueur peut commencer à jouer très vite mais on remarque instantanément la différence entre un joueur expérimenté et un néophyte.
Un jeu pensé pour du multijoueur local
Matt Thorson le dit lui même dans une de ses interviews : « Le multijoueur local est vraiment un excellent moyen de rapprocher les gens. Ces jeux permettent aux joueurs de s’exprimer en groupe grâce au jeu, et ils apprennent à se connaître les uns les autres en interagissant avec le titre. Ces mêmes interactions peuvent se retranscrire dans la vie de tous les jours. C’est très simple, mais extrêmement efficace. Le fait qu’elles aient lieu en local et non en ligne rend ces interactions plus personnelles ; ce sont de vraies personnes qui sont assises à côté de vous, et non l’avatar de quelqu’un. L’énergie qui se dégage de la pièce où vous jouez à TowerFall est un élément capital. »
Ainsi toute la perception qu’un joueur peut avoir de Towerfall sera modifiée par cette expérience de jeu voulue depuis le début du projet. Les interactions humaines qui résulteront des événements dans le jeu font partie intégrante de l’intérêt et de l’expérience de jeu : les cris de frustration, les rires et moqueries gentilles, les défis lancés à la volée ou encore les menaces sont autant de réactions naturelles qui vont créer une atmosphère et une ambiance particulière.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire le climat qui en résulte n’est pas forcément compétitif, au contraire même, Towerfall a un aspect assez die and retry qui, couplé à son gameplay arcade c’est à dire rapide et fun, ne frustre pas vraiment les joueurs. Bien au contraire, lorsque l’on perd un duel on a envie de recommencer tout de suite à la manche d’après pour lui faire mordre la poussière! Towerfall pousse au dépassement de soit pas à la mauvaise entente, surtout que le jeu possède très peu de bug (en tout cas je n’en ai jamais subis en dizaines d’heures de jeux) alors on ne peut pas reporter notre échec sur ce dernier, le problème viens bel et bien de nous, de nos réflexes ou du niveau des autres.
Un gameplay typé arcade
« Une flèche, un mort » comme le scandait l’unité archère des elfes de la nuit dans Warcraft 3. Cette phrase trouve également sa place dans le jeu Towerfall car la moindre flèche vous atteignant vous fera passer de vie à trépas instantanément. Pour éviter des pluies de flèches mortelles incessantes vous n’en avez qu’un nombre très limité (3 au début d’une partie) et chaque flèche tirée restera plantée dans le mur, le sol ou la cage thoracique d’un ennemi malchanceux passant par la. Si vous épuisez votre stock vous devrez aller en récupérer, que ce soit vos flèches et celles des autres d’ailleurs pour qu’ils n’en ait plus à leurs tour. Il est donc possible de dépasser la limite de 3 en jouant le petit Gavroche sur le champ de bataille à vos risque et périls!
Vous pouvez tirer dans toutes les directions même en plein saut et les flèches sont légèrement autoguidées, c’est à dire qu’elles ont tendance à dévier légèrement leurs courbes si elles passent à coté. Cela permet de toucher plus facilement et de ne pas passer son temps à tirer à coté, pour un jeu fun et rapide cela aurait pu poser problème.
De plus, la notion de profondeur est inexistante ce qui permet aux flèches d’être sur le même plan et donc de se percuter entre elles. Dans ce cas les deux flèches perdent leurs vitesses initiales et tombent verticalement vers le sol. Ce sont ces partis pris sur les tirs qui font que Towerfall est si drôle à jouer et nerveux.
C’est cependant ironique de voir que ce sont les joueurs qui arrivent à faire abstraction de la tension du jeu, qui pousse à l’action immédiate, qui réussissent le mieux avec des tirs millimétrés. Towerfall est également un jeu d’anticipation de l’adversaire avant tout.
Mais attention, le jeu ne se résume pas à lancer des flèches bien campé sur ses positions, bien au contraire ! Les joueurs doivent être très mobiles et maîtriser l’esquive qui s’enclenche avec un simple bouton. Cette esquive est vraiment au cœur du jeu car c’est à la fois une manœuvre offensive et défensive. Cette esquive peut également être lancée dans toutes les directions et servir par exemple de double saut ou de feinte en avançant dans une direction pour finalement dasher en arrière. Elle permet de se positionner rapidement pour délivrer un tir mortel à un autre joueur qui ne s’attendait pas à un brusque changement de direction de votre part par exemple. Mais plus important encore, si une flèche vous atteint alors que vous êtes en pleine esquive vous allez alors absorber le tir et voler la flèche qui s’ajoute à votre stock. Esquiver au bon moment peut très clairement vous sauver la vie dans un duel.
Dernier élément concernant les actions du joueur, le saut. Comme dans un mario sauter sur la tête d’un ennemi le tuera instantanément. Ce sera parfois votre seule façon de vous en sortir en duel si vous êtes à court de flèches mais attention à ne pas vous prendre une flèche ennemie tirée verticalement avant d’atteindre votre cible. Un joueur aguerri peut donc tuer tout le monde en esquivant les flèches et en sautant sur ses ennemis, c’est d’ailleurs ce que je trouve le plus drôle !
Enfin, j’espère qu’avec ces explications je vous ai convaincu que c’est une des principale force du jeu, tout est extrêmement simple à prendre en main : une touche pour sauter, une pour tirer et une dernière pour esquiver. Mais il y a quelques subtilités qui vont faire la différence sur le long-terme avec de l’expérience.
Les parties s’enchaînent et ne se ressemblent pas
En plus des bases du gameplay dont nous venons de parler s’ajoutent des power-ups configurables qui apparaîtront à intervalles réguliers sous forme de coffre à ouvrir durant la partie. Ces bonus sont variés et peuvent influer sur le niveau entier, votre personnage spécifiquement ou encore vous donner des flèches spéciales. Ces flèches dépendent de l’arène dans laquelle vous êtes, vous pourrez ainsi tirer des flèches rebondissantes, des flèches perforantes qui passent à travers les murs ou encore des flèches explosives par exemple.
Un autre bonus très connu est le bouclier qui permet d’encaisser un coup mortel avant de se détruire, avoir ce power-up est d’une très grande aide leurs des duels entre deux joueurs notamment. C’est un bonus un peu particulier car c’est le seul que l’on peut posséder au début d’une manche.
En effet dans Towerfall plus un ennemi prends de l’avance et plus il est désavantagé, il possède moins de flèches que les autres et pour ceux qui sont le plus à la traîne un bouclier leurs sera accordé dès le début de la manche pour les aider à remonter la pente! Cet exemple montre une fois de plus que Towerfall a pour vocation à être un jeu convivial qui laisse sa chance à tout le monde et non pas un jeu où l’on peut distancer ses adversaires si nous avons gagné les premières manches.
Il y a également la sphère de ténèbres qui plonge tout le niveau dans le noir pendant quelques instants, je ne vais pas faire une liste exhaustive de tous les power-ups mais ils sont vraiment décisifs pendant une partie et permettent de varier les plaisirs, notamment les différents types de flèches dont certaines sont vraiment plus puissantes que les autres.
Évidemment l’autre élément à prendre en compte et qui fait énormément varier les parties c’est les différents level design des arènes de jeu. Certaines arènes ont des ouvertures à leurs extrémités qui sont communicants, c’est à dire qu’en sortant d’un coté on ressort par l’autre, nous mais aussi nos projectiles et c’est une mécanique de jeu qui est incroyablement drôle et valorisante quand on arrive à en tirer parti efficacement. Elles ne sont pas systématiquement présentes mais on en retrouve quand même dans la majorité des arènes.
Dernière chose, il y a différents personnages dont certains sont déblocables sous certaines conditions, il n’y a pas de différence de gameplay, c’est seulement cosmétique mais c’est appréciable de ne pas avoir le même sprite décliné en plusieurs couleurs. Vous l’aurez compris Towerfall propose assez d’éléments pour que les parties puissent avoir de la variance. Entre les level design qui diffèrent et les power-ups associés selon les thématiques de niveaux il y a de quoi tuer ses adversaires d’une façon différente à chaque fois.
Le contenu du jeu est vraiment conséquent et je n’ai pas encore parlé des différents modes de jeu et de son extension ! Sachez qu’un éditeur de niveaux est disponible pour que la communauté puisse créer ses propres arènes et les mettre à disposition des joueurs ce qui permet une rejouabilité quasi-infini pour peu que l’on télécharge du contenu de qualité mais il faut l’extension.
Les différents modes de jeu
Il y a en tout trois modes de jeu dans le jeu Towerfall Ascension (dont une variation avec l’extension) :
Tout d’abord le mode Multijoueur qui est évidemment la partie la plus mise en valeur par le jeu, globalement vous savez tout ce qu’il y a à savoir sur ce mode si vous avez lu ce qu’il y a au dessus, je pourrais ajouter qu’il y a quelques types de matchs pour varier les plaisirs, combat par équipe, match au score ou au nombre de morts etc … Ainsi que le paramétrage des power-ups et des malus aux joueurs comme dans super smash bros.
Viens ensuite le mode Entrainement, il est sans doute le moins utilisé mais il a le mérite d’apporter une autre façon de jouer si vous êtes tout seul en vous entraînant dans des niveaux de plus en plus exigeants ou vous devrez exploser des cibles dans un temps imparti. C’est beaucoup plus compliqué que cela ne laisse paraître, et vous pourrez débloquer un personnage dans ce mode.
Le mode quête vous envoie sur une carte du monde
Dans ce mode vous êtes seul ou en coopération avec un nombre de vies limité.
Enfin, le mode Quête qui est jouable seul ou en coopération avec un ami, dans lequel vous devrez faire face à des phases successives de monstres. Vos vies sont limitées et vous allez devoir recommencer plusieurs fois des niveaux pour réussir, le challenge est vraiment élevé ! Si vous avez l’extension ce mode change encore mais j’y reviendrai plus tard. Quoi qu’il en soit il serait dommage de penser que Towerfall se résume à se battre dans une arène car ce mode de jeu propose une vraie alternative où avec le même gameplay nous devons jouer totalement différemment. Et je pense n’avoir pas besoin de préciser que si vous arrivez à bout du mode solo vous pouvez sans problème rouler sur vos amis.
Pour faire simple, à chaque niveau vous allez devoir survivre à un certain nombre de vagues de monstres apparaissant à partir de portails violets, une fois tous les monstres d’une vague vaincue on passe à la suivante et ce jusqu’à que vous épuisiez vos vies ou jusqu’à la fin. Ces monstres sont variés et certains uniquement présents dans certaines zones du jeu (ennemis volants, ennemis sous-marins …) demandent une stratégie particulière que vous apprendrez au fil de vos erreurs. C’est vraiment différent de se battre contre l’IA par rapport au mode multijoueur car à la moindre erreur l’IA elle ne vous ratera pas, leur précision diabolique pourrait même vous faire hurler à l’injustice … et pourtant le problème vient de vous ce sont vos erreurs qui vous font perdre des vies. A noter que pour chaque arène vous avez un niveau de difficulté plus élevé à effectuer pour le finir à 100%.
Attention cependant pour le mode coopération, déjà le tir ami est effectif, donc il n’est pas rare que ce ne soit pas les ennemis qui vous tuent mais bien une flèche perdue vous atteignant dans le dos. Mais ce n’est pas tout, les vies sont partagées, ainsi si un des deux épuise ses vies il en volera une à l’autre joueur pour continuer à jouer, on dit souvent qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné, cet adage bien que discutable n’en est pas moins vrai dans ce jeu. Si vous êtes sujet à la crise de nerf, évitez ce mode avec un néophyte, le pauvre risque bien de mourir en boucle et de vous énerver plus qu’autre chose ! Après bien sûr si cela ne vous affecte pas du tout et bien lâchez vous, le mode quête de towerfall est vraiment bien foutu ce serait dommage de s’en priver.
L’extension Dark World
L’extension de Towerfall Ascension nommée « Dark World » est bien trop complémentaire au jeu de base pour que je n’en glisse pas quelques mots. Elle coûte très exactement 10€ et apporte des ajouts que je trouve indispensables si vous appréciez le jeu bien qu’il se suffise à lui même. Premièrement un personnage inédit est ajouté, ça ne mange pas de pain, de nouvelles flèches aussi mais tout ça n’est rien à coté du nouveau Quest Mode. Autant le mode multijoueur permet d’inviter 3 autres amis, jusque la le Quest Mode se limitait à du coopératif deux joueurs, grâce à l’extension vous allez pouvoir augmenter ce nombre à 4 !
Les développeurs ont profité de ce changement pour ajouter de nouveaux niveaux à ceux existants déjà dans le Quest Mode d’origine, ces niveaux estampillés Dark World sont les seuls jouables à 4 et diffèrent des anciens. Premièrement entre chaque vague de monstre les personnages entrent dans un portail et changent d’arène alors qu’elle ne bougeait pas dans les anciens. Deuxièmement des boss sont à battre à la fin de chaque série de niveaux et ils sont loin d’être simples à battre. Notamment parce qu’à 4 il est presque obligatoire de se prendre une flèche amie dans un moment d’inattention.
Cela change vraiment beaucoup de choses et coopérer à 4 n’est pas aussi facile que l’on pourrait le croire, je garde de très bon souvenirs de ces parties à recommencer encore et encore le même boss en s’encourageant mutuellement quand certains étaient au bord de la crise de nerf. Le challenge est vraiment encore plus élevé que précédemment et le mode hardcore (une version améliorée des niveaux dark world) n’y est pas étranger.
C’est vraiment une autre façon de jouer à Towerfall qui est tout aussi intéressante mais dont on ne pouvait pas profiter pleinement avec la limitation à deux joueurs d’avant. Et puis les combats contre les boss sont vraiment très bien faits, bien que difficiles (surtout le dernier). Enfin le niveau appelé Cataclysm est généré procéduralement pour ceux qui veulent des niveaux changeant à chaque fois.
Dernière chose apportée par l’extension dont j’avais parlé un peu plus haut: l’éditeur de niveaux. Il permet à la communauté de créer leurs propres niveaux et de les partager via le Steam Workshop, c’est un ajout vraiment intéressant car en plus d’augmenter la diversité et la durée de vie du titre il permet de jouer à des niveaux très originaux dont certains s’apparentent presque à des party-game dans le jeu. N’hésitez pas à y faire un tour si vous voulez changer un peu vos parties habituelles, certaines arènes sont de vraies perles.
Voila je pense avoir fait le tour de l’extension, pour une dizaine d’euro je trouve le rapport qualité-prix très satisfaisant d’autant plus qu’il comble vraiment les manques de la version de base, ce serait bête de s’en priver si vous appréciez ce dernier.
Conclusion
Je pourrais continuer à parler de ce jeu pendant des heures mais cet article est déjà beaucoup trop long aussi il est temps de conclure. Towerfall est un de mes jeux préféré, ça vous l’avez compris, non seulement il fait parti d’un genre que j’affectionne tout particulièrement, mais en plus il le fait avec un génie rare. L’équilibre entre accessibilité et profondeur de gameplay est un modèle du genre, frustrant mais jamais injuste il pousse à s’améliorer encore et encore.
Ce jeu a su faire de sa faiblesse une force et le fait de devoir y jouer en local n’est pas si handicapant que cela étant donné que cette façon de jouer et parfaitement voulue pour créer l’ambiance unique du jeu, si vous voulez mettre le feu durant une soirée gaming avec vos amis vous ne pouvez pas passer à coté de cette perle vidéoludique. Après chacun doit ramener sa manette, on a rien sans rien forcément.
Par la richesse de son contenu en terme de power-ups et de level design, towerfall sait se renouveler pour que chaque partie ait une part de découverte, que ce soit en découvrant un nouvel objet ou en vous surprenant vous même dans une action improbable. C’est aussi pour ça que l’on aime ce jeu, tout le monde peut avoir son heure de gloire, le jeu fait tout pour en tout cas. Bref, au vu des heures d’amusement que vous promet ce jeu je ne saurais que trop vous conseiller de foncer l’acheter pour son prix de 15€ qui est très honnête.
Points Positifs
- Une prise en main instantanée pour les nouveaux joueurs.
- Le jeu crée une vraie ambiance conviviale.
- Parties rapides et fun avec un contenu assez conséquent.
- Courbe de progression réelle.
Points Négatifs
- Nécessite l’extension pour déployer son plein potentiel
- Contenu coop un brin léger
- Pas de multi en ligne…
- … c’est vraiment un défaut ?